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Alliance barbare

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Demian Rodionovich
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Feat Haru San



Plus les jours passaient et plus j'étais conscient qu'un véritable phénomène surnaturel s'était produit, ce jour-là. Revoir Selena, bien que tout cela n'était pas aussi réel que je le désirais, m'avait donné une force que j'usais comme un forcené pour braver les obstacles sur ma route. Une route que je traçais en solitaire, accompagné des insectes et rares créatures que je tentais d'attraper pour me nourrir. J'y laissais une grosse partie de mon énergie, à courir après eux, usant de stratégie pour qu'ils ne me voyaient pas arriver, et parfois ça portait ses fruits ! À la longue, je devenais assez bon, dans la chasse au casse-croûte. Je crevais moins la dalle qu'à mon arrivée, y a quelques années. Puis aussi, on s'y habituait. Je peinais cependant à me reconnaître, j'avais moins de masse musculaire que de coutume et mes joues étaient devenues plus creuses. Par contre, mon mental s'était fortifié et endurci. Un putain de bloc de glace. Je me demandais même si Selena reconnaîtrait l'homme qu'elle avait rencontré sur la Terre. Si j'étais farouche à l'époque, ici ce n'était qu'un euphémisme.

Autour de moi, un désert de roches s'étendait, me confinant dans leurs entrailles. Les Fleurs du Mal n'étaient quasiment pas présentes ici, j'allais être tranquille pour un bon moment. Je longeais la rivière qui longeait silencieusement le chemin, je n'avais aucune idée jusqu'où elle s'écoulait ainsi. Épuisé, je décidais de m'arrêter un instant. Je fis quelques étirements, détendant lentement mes muscles. Les seuls bruits ambiants étaient ceux du vent qui me chuchotaient à l'oreille et l'eau, à travers lequel je voyais quelques ombres passer furtivement. La faune se faisait très discrète, mais je comptais tenter ma chance...

Je déposais mes sacs, jetant un coup d’œil au présent que j'avais reçu il y a quelques jours. Des gants que je n'avais pas encore réussi à apprivoiser totalement, alors je les laissais de côté pour l'instant. Je sortais mon arme blanche qui faisait office de couteau, c'était d'ailleurs bien plus tranchant qu'une simple lame. J'ôtais mes bottes et les tissus déchirés qui entouraient mes pieds endoloris. Retroussant mon pantalon, que le temps avait délavé, j'entrais à petit pas dans l'eau où la vie semblait grouiller. J'avais faim et manger du poisson ne me ferait pas de mal. Rien qu'à y penser, je sentais l'odeur enivrante de sa chair grillée à mes narines... Cette pensée me donna réellement l'eau à la bouche. Armé de la longue dent acérée entre mes doigts, j'essayais d'enfourcher avec vivacité ces petites bêtes. Du peu que je distinguais, elle ne ressemblaient absolument pas aux poissons terriens.

« Bordel ! » criais-je, surpris que l'un d'eux me morde la cheville. Je jetais un coup d’œil à la blessure, assez profonde l'air de rien. Ils étaient donc agressifs si on les titillait un peu trop, hein ? « Tu vas voir c'que tu vas prendre ! » Je me mis à genoux et tentais de poignarder frénétiquement le corps visqueux de la créature, qui arrivait à esquiver chacune de mes attaques. Ça m'irritait, mais j'y arriverais, et j'aurai le foutu dernier mot. En quelques minutes, mes violentes sollicitations avaient attirées toutes les autres copines de mon adversaire. J'irai pas loin avec mon couteau, je ne pouvais en avoir qu'un à la fois. Il me fallait un bâton plus long... Je me redressais en sautant un pied sur l'autre vers la terre ferme, le visage crispé tandis que les bêtes continuaient de mordre. Mon visage observait les alentours, à la recherche d'une branche quelconque, un truc qui me servirait de lance...



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Une personne cours. Là, dans la brume de cette aube tourmentée. Il n'y a pas de vent, pas de flocons, comme si la brume aurait arrêté le temps depuis le réveil de l'individu.

Haru San se hâte. Essouflée comme jamais, une main serré sur son sabre offert par encore un de ces putain de mystère de Skorpionis. Réveillée depuis trois heures déjà, la jeune femme a de nouveau eu une once d'espoir en entendant au loin un bruit d'eau. De l'eau qu'elle n'avait même pas entendu la veille.

Le paysage avait bien changé depuis les désert gris et gelé. Les reliefs commençaient à se pointer ce qui inspirait grandement l'exilé. Mais sa course était la cause d'une bien autre nouvelle. Là ! Alors que le jour c'était levé sur la plaine brumeuse, une petite tâche était apparut.

Arrivé enfin à sa hauteur, elle balança ses affaires qu'elle commençait mine de rien à accumulé pour se jeter sur la dépouille qui gisait là, comme elle l'espérait. Le corps était bleuté et bien congelé maintenant. C'était tellement ironique de prier aujourd'hui pour tomber sur un cadavre.

- Pauvre vieux ! Enfin bon, je vais pas me plaindre, la planète à eu ta peau et pas la mienne alors j'en ai rien à foutre.

Haru San fouilla le corps pour écarquiller les yeux de surprise en tombant sur un sachet remplit d'insectes de tout genre. "Bordel, mais il est blindé en plus ! Comment il a pu crever celui-là ?"

Elle s'empressa de récupérer la sacoche, puis elle remplaça son vieux manteau pourri pour un bien plus neuf. Ses chaussures usées furent abandonné pour en avoir des plus récente. Certes froides, mais elles ne tarderaient pas à se réchauffer. Haru commençait à s'habituer à la température. Elle avait aussi plus de vivre mais tout de même, Skorpionis était peut-être en train de s'adoucir ? Il y avait peut-être un système de saison comme sur la poubelle ? Alors qu'elle examinait maintenant de plus proche la personne pour essayer de trouver la cause de la mort, un bruit d'échos se réverbérant dans les falaises alentours l'arrêtèrent nette dans son enquête.

Avec des mouvements précipités, elle ramassa toutes ses affaires, faisant voleté ses longs cheveux noirs derrière elle. Putain ce qu'ils avaient poussé. Pourquoi elle ne les coupait pas ? C'était une très bonne question... Mais pour l'heure, des bruits d'éclaboussures bien plus proche que ce qu'elle pensait se faisait entendre.
S'éloignant du cadavre, Haru escalada une grosse pierre pour se tapir en haut. Plus bas, ses yeux se plissèrent en deux fentes lorsqu'elle aperçut un prisonnier se battre dans la rivière qui s'écoulait tranquillement. D'instinct, ses mains se portèrent sur son sabre, réfléchissant à qu'elle était la meilleure solution à faire.

De loin, elle ne distinguait que la silhouette d'un homme qui jurait dans cette eau étrange. Que foutait-il bon sang ! Comme une actrice qui aime beaucoup trop jouait son rôle, la jeune femme se mit debout pour regarder le gars bien plus bas dans la descente sortir de l'eau à la recherche de quelque chose. Curieuse, voilà une éternité qu'elle n'avait croisé quelqu'un et sans se mentir, elle se sentait pour une fois plutôt bien. Malgré son réveil tôt et sa course, elle commençait sincèrement à s'y faire à cette planète. Elle avait de la bouffe. Peu... mais elle ne crèverait pas encore de faim quoi. Et elle avait la chaleur de son sabre.
Dégainant son sabre avec un sourire des plus énigmatique apparaissant sur son visage, Haru San se sentait peu à peu revivre, redomptant son corps et sa vie.

- C'est bien de patauger dans l'eau ? cria t'elle vers le bas d'un air provocateur. Elle est bonne ?

De nouveau armée, Haru San n'avait plus peur des autres tarés pour la plupart. Plus du tout.
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Tandis que mes pupilles scrutaient les moindres recoins à la recherche d’une quelconque arme blanche, une voix féminine m’interpella. Je tournais sur moi-même, ayant du mal à trouver la source. Les hauts rochers, ou quoique ce soit, créaient des écho qui me brouillaient l’audition. Mais il ne me fallut pas longtemps pour la repérer, là, en hauteur. Là-bas, se dessinait silhouette d’une femme, qui semblait bien s’marrer du haut de son piédestal. Etrangement, ma première pensée n’était pas de me demander ce qu’elle foutait là, ni de penser au bienfait que je ressentais de voir quelqu’un mais que je n’avouerais jamais. Non, la première chose qui me fouetta vivement l’esprit, c’était la vision de son sabre. Ou de son épée, de là où j’étais ma vision me faisait défaut et la faim encore plus. L’inconnue était beaucoup trop loin pour que je m’attaque à elle de front…

“Viens voir par toi-même !” criais-je à mon tour à son intention, d’une voix amicale. J’espérais qu’elle accepte mon invitation et qu’elle me rejoigne. Elle semblait réticente mais je ne surenchérissais pas. Le but n’était pas non plus de passer pour un gros lourd, ça serait la meilleure façon de la faire fuir. Sauf Selena, les gros lourds elle avait eu l’air d’aimer ça. Mon côté chieur et macho, manipulateur et agressif, n’avait jamais paru la déranger… enfin, j’espère. Maintenant qu’elle n’était plus à mes côtés, j’avais tendance à repenser aux moments qu’on passait ensemble, sur Terre. J’avais été un véritable con par moment, j’en étais pleinement conscient. Et tous mes mauvais côtés s’étaient davantage enracinés en moi depuis que j’avais mis les pieds à Skorpionis. Cette planète maudite m’avait fait faire des choses que Selena trouverait peut-être horrible. Ma personnalité s’était assombrie, j’avais changé. Alors l’air de rien, je repris mon activité : la pèche infructueuse au couteau…

D’un geste, j’enlevais mon haut. A force de bouger dans tous les sens, je commençais à suffoquer. Peinant à reprendre ma respiration, je m’agenouillais dans l’eau, tapant dans le sable de la pointe de ma lame. “Putain !” grognais-je, oubliant presque la présence de l’inconnue. Je ne faisais plus attention à elle, à vrai dire, je crevais la dalle et je peinais à embrocher une de ses bestioles. Bon sang, et si j’en attrapais une et qu'elle s’avérait être dégueulasse ? Genre, vraiment immonde à manger, difficile à mâcher… ? Bon, ça serait toujours ça dans mon estomac. En vérité je m’étais abaissé à bouffer de la terre, une fois, ça m’avait au moins ôté ce sentiment terrible dans le ventre...



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La voix portée par l'écho du prisonnier en contre-bas, Haru San plaça un sourire mauvais sur son visage. La chaleur du sabre se rependant dans son bras jusqu'à remonter dans le haut de sa nuque, la jeune femme hésita de longue seconde à la suite des évènements. Un bon "putain" lui fit faire le premier pas dans ces cailloux de malheur. Que pouvait bien faire cet homme dans la rivière. Rivière qui semblait déjà moins dangereuse que la Rivière creuse au début de leur aventure.

Dérapant sur plusieurs mètres la pente de graviers, la jeune femme se retrouva bientôt à marcher en direction du prisonnier qu'elle distinguait de mieux en mieux. Homme qu'elle avait déjà vu bien sûr, mais pas dans le monde réel non, dans ce monde rose et fait de cauchemars dans lequel ils avaient tous étaient forcés de plonger.
Pointant son sabre vers lui, Haru cessa tout sourire.

- Je t'ai déjà vu, déclara t'elle, sabre pointé. Tu m'as balancé un briquet sortant de nulle part, tu te souviens ? Cette putain de planète n'as pas encore eu ta peau alors.

Posant son sac par terre elle prit soin d'ajouter un "Si tu touches à ça, je te tranche en deux" avant de s'asseoir sur une grosse pierre, le menton sur le pommeau de son sabre, le regard rivé sur l'homme dont elle avait oublié le prénom. Elle l'observait patauger un instant, se marrant intérieurement tout en ce demandant bien ce qu'il pouvait foutre. Elle n'avait aucune connaissance d'une rivière avec des choses mangeables dedans mais piqué par la curiosité, la jeune femme décida enfin de se lever pour s'approcher.

- Qu'est-ce que tu fous bordel ?
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L’inconnue n’avait pas tardé à venir. Tant mieux, de la compagnie n’était pas de refus. A vrai dire ça tombait à pique, car je commençais à parler seul. Genre, vraiment seul, c’est-à-dire que les bestioles que je croisais avaient droit à des salutations de circonstance. Mais c’était surtout ma conscience qui en prenait plein la gueule, car elle se tapait jour et nuit mes réflexions, mes conversations banales en solitaire, mes listes d’envie du moment ou ce que j’achèterai en premier si je mettais les pieds dans un shop. Pour information, ça serait une bonne bière bien fraîche. Bordel, ça faisait combien de temps que j’avais pas bu de bière ? Que je m’étais pas bourré jusqu’à tomber par terre, inconscient mais heureux ?

Mes iris détaillaient la nouvelle arrivante… et plus elle s’approchait, plus quelque chose me titillait intérieurement. Mignonne, brune, une sacrée arme entre les doigts. Je l’avais déjà vue celle-là, et j’étais même en mesure de dire où et quand tellement l’expérience avait été cauchemardesque. “Toi…?” dis-je simplement tandis qu’elle me pointait de son sabre menaçant. Je ne m’en inquiétais cependant pas tout de suite, car d’autre pensée plus rocambolesque m’assaillaient au même instant. Mon regard se fit tout à coup plus lointain, mon visage plus livide, tant la réalité des évènements m’échappait. Est-ce que j’étais en fait en train de dormir comme un con, quelque part dans le désert, faisant ce même genre de rêve éveillé qui portait à confusion ? “Putain, non !” grommelais-je, las de cette planète et ces surprises dont j’me passerai volontiers. “T’es réelle au moins ?” Excellente question abruti, il était certain que si je voyais juste, elle me dirait la vérité en m’offrant une tasse de thé au passage. Je levais les yeux au ciel, lançant mon couteau inutile quelque mètre plus loin. “Bon sang si c’est encore ce stupide… rêve..” Elle posa son sac à terre, lui interdisant de ne serait-ce qu’oser le regarder. Il haussa un sourcil, presque amusé. “Si j’avais envie quelque chose venant de toi, ça serait sûrement pas ton vieux sac, miss grincheuse. Ouais, miss grincheuse, ça te va à merveille.” Je me remettais au boulot, la bouffe allait pas se faire seule. Mais après tant de temps à puiser dans mes réserves, je fatiguais déjà. Crevé, affamé, désarmé. La belle affaire…

Quelques minutes de silence s’en suivit avant qu’elle ne revienne à la charge en me demandant ce que je foutais. J’avais l’impression que c’était clair mais vu qu’on avait rien d’autre à faire, autant papoter comme de bons vieux potes qui se retrouvent. Toute façon, si je voulais la tuer pour me barrer avec ses affaires, j’en serai encore incapable vu le sabre qu’elle ne lâche pas d’une semelle. Et maintenant qu'il s'agissait de cette fille en particuliers, que j’avais vu lors de cet interminable songe, elle m’intriguait. Je n’étais plus aussi sûr de vouloir m’en prendre à elle, sans doute qu’elle pouvait m'apporter… quelque chose. Je ne savais pas encore quoi, mais un truc.

“Avant toute chose, La Grincheuse, rappelle-moi comment tu t’appelles ? Attention, je t’appelerai toujours Grincheuse, mais c’est juste par curiosité.” Je rigolais, finissant par m’allonger dans l’étendue d’eau, fatigué de répéter les mêmes mouvements avec mes bras. “Faut qu’je me pose deux secondes, j’suis mort.” J’inspirais et expirais, profitant de ce moment de répit où les quelques rayons de soleil réchauffaient mon torse. Les paupières fermées, j’articulais péniblement entre mes dents. “j’essaie d’attraper quelques unes de ces p’tits salopes, mais ce sont de vraies teignes. J’ai la dalle, je m’en fous de savoir si elles sont comestibles ou pas, toxiques ou pas, strictement rien à foutre.” Me redressant doucement, je fixais un instant son sabre. “Hm.. Si t’es d’attaque pour m’aider.. tu pourrais casser la croûte en ma compagnie. J’ai plein de superbes histoires à raconter, de la bonne musique, de l’alcool pour réchauffer les coeurs.” La fixant sérieusement, je finis par éclater de rire en me tordant sur le côté. “Non je déconne, mais on peut faire comme si.”

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Le ton que pris le prisonnier rendit Haru un peu plus sur la défensive. Il semblait bien s'amuser à trouver le surnom de miss grincheuse qu'elle se dépêchait de répliquer.

- Ne m'appelle pas comme ça.

En tournant son visage d'un côté puis de l'autre d'un air agacé. L'homme prit cependant soin de reporter son attention à ce qui se passait dans l'eau. En d'autre circonstance, on pouvait dire que la jeune femme était assez heureuse de voir une tête. Un tête de con peut-être mais au moins une tête dans cette planète morne et détestable. La plupart des gens qu'Haru croisait était... et bien mort. Il y avait une certaine satisfaction maintenant à ne plus tuer soi-même mais à se servir sur les dépouilles comme si chaque cadavre était devenu une petite réjouissance pour trouver des insectes ou des affaires utiles.

Pataugeant, l'homme reprit la conversation alors qu'Haru avait déjà relevé la tête sur les falaises qui abritaient cet endroit.

- Ne m'appelle pas comme ça, répéta t'elle seulement en ronchonnant. Appelle moi Haru.

La jeune femme baissa le regard en gardant le menton haut pour observer de haut l'homme qui venait de s'allonger dans l'eau comme si tout allait pour le mieux. L'écoutant parler puis rire à sa dernière phrase, Haru esquissa un petit sourire en coin assez rare pour le coup.

- Imagine de l'alcool et de la musique sur Skorpio. Laisse tombé on ferait la bringue jusqu'à tard dans la nuit et les fleurs du Mal seraient fatiguées de nous entendre.

Une minute et Haru se revoyait sur la poubelle de Terre. Elle n'avait jamais sincèrement fait la bringue elle, elle était plutôt dans le camp de ceux qui tuaient les fêtards à vrai dire.
Reprenant son visage fermé, Haru regarda enfin dans l'eau ou effectivement, il semblait y avoir de quoi manger là-dessous. Levant les yeux au ciel, le soir tombait mais elle hésitait franchement à rester en compagnie d'une autre personne. Habitué à vivre totalement seule, la jeune femme plissa les yeux, longtemps. Lonnnngtemps avant de serrer son Katana entre ses doigts. De toute manière, elle savait se défendre on ne peut mieux.

- Okay, mais dis-moi ton nom toi aussi. Et arrête d'avoir ce petit sourire sur ta tête, tu m'agaces.

Haru revînt vers son sac et hotta ses chaussures et son épais manteau constituaient de plein de tissu. Elle se tremperait un peu, tant pis. Relevant ses connard de cheveux qui avaient poussé en une haute couette, la jeune femme entra dans l'eau qui a sa plus grande surprise n'était pas aussi glacé qu'à la rivière creuse.

- J'ai tout une sacoche remplit de petit insecte sympatoche, avec ça on pourra peut-être avoir le ventre plein ce soir. T'approches pas de moi continua t'elle sur sa lancé en lançant un regard noir vers l'exilé.

Betrayer dans ses mains, la jeune femme voyait des formes mais avait un doute quant à ses capacités de pêcheuse. Fendant l'eau une fois sans succès, Haru persévéra en lâchant des "putain" et des "bordel de merde" jusqu'à ce que la lame s'enfonce dans quelque chose. Trempée jusqu'à ses cheveux, Haru regarda avec des yeux soudain pétillant l'homme.

- Oh punaise je crois que j'ai choper un truc.

Relevant l'arme, il y avait bien une bestiole de type poisson qui se tortillait violemment et avec force.
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Tandis que je me prélassais, du moins du mieux que je le pouvais, j’entendais la Grincheuse se laisser aller à de l’humour. On avait que ça de toute manière, n’est-ce pas ? Alors qu’elle jouait le jeu, je trouvais ça cool. Je tournais un oeil vers elle, gardant néanmoins une certaine vigilance à son égard. Je ne la connaissais pas et rien n’me disait qu’elle faisait pas partie de ses cannibales que j’avais déjà rencontré. Bon, ouais, il m’était déjà arrivé de bouffer quelques petites joues dodues quand c’était vraiment la dech à souhait… mais sur ma route ces dernières années, j’avais croisé de sacrés tarés qui dégustaient des organes encore ensanglantés, tout ça à mains nues et à pleines dents. Sérieusement, à côté d’eux j’étais un ange et j’pèses mes mots.

“Haru, hein… C’est mignon. Un peu comme toi.” Je me redressais sur mes coudes endoloris, mes mèches de cheveux mouillés s’imprégnant du vent. Les bourrasques allaient et venaient au gré de cette putain de planète où la stabilité était un euphémisme, au même titre que l’abondance de nourriture. Bref, je préférais ne pas y penser, ça me rappelait que je crevais la dalle. La jeune femme porta alors son attention sur l’eau, semblant songeuse et dubitative. Elle était  certainement en train de peser les pour et les contre de ma proposition qui n’avait sans doute pas grand chose d’alléchante, mais c’était mieux qu’rien. Enfin, c’était ce que moi je ferai et à sa place, je crois bien que je me serai barré très loin. La solitude, lorsqu’on la côtoyait trop longtemps, rendait l’humain  aussi bestiale que la pire des bêtes de Skorpionis. Puis elle devait avoir faim aussi, j’supposais. Ses joues creuses étaient un indices assez éloquent pour les plus observateurs.

“Je souris si j’veux, ok ? L’air de rien je suis pas mal content de croiser quelqu’un qui cherche pas à me tuer, me bouffer, ou que sais-je…” grommelais-je en m’asseyant en tailleur alors qu’elle rejoignit l’eau. Bien que les tensions que généraient notre rencontre, je tentais de me laisser porter par les heureux hasards qu’offrait ma nouvelle existence en tant qu’exilé. Est-ce que la Terre me manquait ? Ouais. Mais même si j’en chiais ici, j’avais cette liberté de mouvement que ne possédait pas sur ma planète natale. Mais l’un dans l’autre, sur la balance, Skorpio était loin en dessous. Je ne pus m’empêcher de repenser à cette soirée de merde où j’avais été chopé par la milice, avec les gars de mon gang. Selena était restée au repaire et ne m’avait jamais vu revenir. J’avais souvent eu tendance à croire qu’elle s’était sûrement dit que je l’avais abandonnée, qu’elle était un poids que je devais protéger et nourrir. Elle était bien loin de la vérité qui me torturait l’esprit depuis cette capture. Puis sans crier gare, j’entendis le Grincheuse qui s’exclama.

“Ah ouais ?” m’enquis-je en me levant d’un bon. Malgré qu’elle m’ait demandé de ne pas l’approcher, avertissement que j’avais déjà oublié tant l’idée de bouffer me rendait heureux, mes pas me dirigeaient vers sa silhouette fine. J’observais avec attention le bout de sa lame, où se tortillait une bestiole bien dégueulasse et visqueuse. Ses yeux étaient globuleux et d’une lueur orange, du même ton qu’un crépuscule. Sa pêche fructueuse me donna un regain d’énergie, je décidais alors de tenter à nouveau ma chance. J’activais Splinter qui siégeait à mon poignet sous forme de bracelet, se transformant par petits cliquetis en un gant. Visant les poissons monstrueux, je tirais les flèches dans leur direction, de manière totalement aléatoire parce que je voulais clairement pas me faire chier à me perdre dans une concentration inutile. Bingo, l’une de mes fléchettes traversa l’œil de mon futur repas.

“Y a une sorte de petite grotte creusée dans la roche…  je vais y faire un feu.” J’attrapais mes affaires et m’engouffrais dans l’antre sombre, où je m’attelais à créer la chaleur nécessaire. Quand les petites étincelles commençaient à crépiter, après une bonne dizaine de minutes de frottements et mes doigts qui m’en voulaient à mort de les avoir autant sollicitées, une petite source de chaleur naquit. J’attrapais la dent récupérée dans ce rêve éveillé, où j’avais revu Selena, et décortiquais la bestiole. “Tu veux que je vide le tien aussi ?” demandais-je sur un ton neutre, autant se montrer galant si on devait se partager un repas...


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Alliance barbare EmptyLun 2 Aoû - 21:40

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L’homme observa la créature, son visage semblait s’illuminer, après tout, chaque prisonnier donne l’impression d’avoir vu une divinité lorsqu’il trouve de quoi se nourrir. Le tout étant de pouvoir garder ce que l’on trouve, un malheur peu si vite arriver sur cette fichue planète… Et bien des choses vont probablement être découvertes.

Le prisonnier fit apparaître quelque chose que je n’avais encore jamais vue ici, tirant dans la créature que la Japonaise avait embroché à l’aide de son sabre sortant de l’ordinaire. Contrairement à la chose futuriste, ou magique qu’avait utilisée l’homme, le sabre d’Haru San pouvait sembler tout à fait ordinaire, mais les choses sont trompeuses… Ne jamais se fier à l’apparence des choses, une bombe peux s’y trouver.

Hochant la tête devant la proposition de l’exilé, elle tendit la chose qui semblait être un poisson que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Elle ne voulait pas vraiment mettre ses mains à l’intérieur, elle ne savait pas vraiment ce qu’il pouvait y avoir à l’intérieur du corps de cette chose… C’est aussi l’un des désavantages, ce que l’on croit pouvant être comestible, peut nous tuer en moins de temps qu’on peut le croire… Alors autant laisser faire un cobaye.

« Fais-toi plaisir, je vais essayer d’en avoir d’autres. »

La Japonaise se retourna près de l’étendue d’eau et se concentra un instant, elle avait réussi une première fois, après plusieurs essais, bien évidemment, mais elle provenait d’un endroit où l’échec n’était pas toléré et ou la précision et une chose clé. Fermant les yeux pour se concentrer, plus de juron, plus de magie, juste elle et l’eau… Aussi calme, probablement beaucoup trop calme pour son caractère de cochon, mais rien ne pouvait la déranger. Elle écouta avec attention, se laissant transporter dans cet océan de silence, jusqu’à ce qu’un bruit de bulle l’éveille, plantant la lame du sable dans l’eau, transperçant une seconde créature, différente de la première. Un sourire passa sur ses lèvres, alors qu’elle s’approche fière d’elle.

« Tout est dans la concentration, on peut dire que je suis meilleure que toi. »
Halloween
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