Au chaud [PV - Joke]

15 Mars 3016

Depuis que j’avais découvert la porte qui menait vers un second monde plus chaleureux, et moins dangereux. Enfin, façon de parler bien évidemment. J’étais retourné sur la surface, car je me sentais porté par une nouvelle mission, celle d’offrir ce nouveau monde aux prisonniers.

Marchant à travers la petite neige, elle commençait à fondre doucement mis à part sur l’endroit où se trouve la porte secrète, c’était une neige éternelle, malgré la chaleur qui arrivait jusqu’à nous. Avec le temps, j’avais réussi à me rendre jusqu’au volcan, un endroit chaud et où l’on trouvait des insectes facilement.

Alors que je venais de m’asseoir pour prendre une gorgée d’eau de ma petite gourde que j’avais conçue. J’étais plutôt fière de ce que j’avais fait, j’avais mis du temps à la fabriquer, mais le résultat était présent ! Alors que je parcourais la cascade de lave en fusion, je ne pouvais m’empêcher d’admirer ce qu’il y avait, cette lave ne cessait de m’impressionner. C’était presque enchanteur… Je pouvais rester devant durant plusieurs heures, et c’est ce que je fis sans m’en rendre compte… Me voilà complètement hypnotisé par cette chaleur, il ne manque que de l’eau pour en faire un SPA !

J’étais assise devant la lave à la regarder avec une grande attention, ou admiration, qui sait… Puis la voix d’une femme parvient jusqu’à mon esprit et je finis par relever la tête dans sa direction. Un sourire s’affiche sur mon visage, alors qu’elle s’approche.

Mon regard se pose sur ma gourde et la referme comme elle me l’avait conseillée. J’avais oublié de la fermer… Quelle tête en l’air je peux être… Heureusement, qu’aucun drame ne sait produits, avec ma poisse légendaire…

« Bonjour ! Je te remercie. »

Je lui offrais mon plus beau sourire, à défaut d’avoir autre chose, à part mon livre, mais je me refusais de l’offrir… Il y avait aussi cette boule étrange que j’avais obtenue, mais c’est encore une autre histoire qui me reste encore bien étrange…

« Tu recherches aussi un peu de chaleur ? C’est plutôt paisible ici… »

Tapotant le rocher sur lequel je me suis installé, pour qu’elle me rejoigne, je ne mords pas et je ne pense pas qu’elle aussi. Je lui faisais signe de venir près de moi, j’aimais bien avoir du contact avec les gens, c’est si rare ici et ça nous fait toujours un peu de bien de discuter de tout et de rien, surtout ici, où l’on rencontre diverses créatures étranges.

La femme semblait surprise, mais se rapprocha de moi sans aucune crainte. Après tout, j’étais la seule qui soit la plus pacifique, cherchant toujours à éviter le conflit, même si bien souvent, cela semble impossible… Mais en cet instant, cela semblait possible alors autant en profiter non ? Elle se présenta sous un pseudonyme, car, qui s’appellerait ainsi involontairement ?

« Enchantée, je m’appelle Jenny. Tu es direct toi ! »

Un rire sortit de ma gorge, alors que je me détendais de plus en plus, en m’allongeant sur la pierre. Elle semblait avoir un fort caractère, complètement contraire à moi qui suis un véritable papillon dans un sens… En parlant de papillon… Il semblerait que le mien ait disparu depuis l’arrivée de la jeune femme…

« Je suis là depuis… Eh bien je ne sais pas trop… Le temps défile vite lorsqu’on se perd dans nos pensées, tu ne trouves pas ? »

Me redressant sur mes deux avant-bras, je souriais tendrement, d’un large sourire, comme si je cherchais à défigurer mon visage. Cela faisait tellement longtemps, que je n’avais pas croisé d’aussi jolies filles, qui n’avaient pas envie de me dévorer, que je voulais en profiter un peu…

« Je vois que tu vis dans la cité comme moi. Tu es sur la planète depuis combien de temps ? »

La jeune fille semblait plutôt contrariée, ce qui me surprit lorsqu’elle répondit à ma question. Elle semblait être encore une enfant, une vraie adolescente un peu ronchon, mais c’est l’âge bête, ça lui passera un jour.

Un rire finit par sortir, lorsque finalement, elle me demanda combien de temps, j’étais ici, je n’ai pas pu m’en empêcher. C’était bien trop fort, pour que je le garde au fond de moi ce rire. Je savais qu’elle le prendrait mal, mais je n’ai pas su m’en empêcher.

« Ca va faire trois ans à peu près que je suis là. Tu verras on s’y s’en pas trop mal, surtout, que depuis quelques mois, j’ai découvert un second endroit plus agréable avec d’autres personnes. Il y a plus de nourriture et de la végétation. Ca reste dangereux, mais ce n’est pas trop mal. C’est pour cette raison, que je suis revenue ici, pour montrer ce coin. »

Gardant le regard sur la femme après avoir essuyé le début de mes larmes. Je repensais soudainement à Anika, et je savais, que je devais la prévenir un jour ou l’autre, car elle avait fait beaucoup pour moi et c’était une manière pour moi de la remercier. Mais actuellement, je devais guider cette fille, et peut-être voudra t’elle, faire un détour, qui peux savoir ?

Elle bouillonnait intérieurement, cela se voyait. Les personnes d’ici n’ont pas vraiment le sens de l’humour à ce qu’on dirait. C’est assez triste, mais c’est ainsi, et je ne peux pas y changer. Etait-elle vexée par mon rire ? C’est fort possible, après tout, je n’avais pas dit grand-chose qui pouvait la mettre de travers… Enfin bon…

Mon regard papillonna devant son regard enragé, elle se fichait complètement de savoir qu’il y avait un endroit avec des fruits et de la chaleur… Elle était plus vexée par mon rire qui n’était pas une moquerie à proprement parle, juste un constat en réalité… Ce n’était pas bien méchant… Mais certaines personnes sont plus susceptibles que d’autre et je devais faire avec.

« Tu n’as pas l’air très heureuse on dirait. C’est parce que j’ai ri ? Tu sais, je ne me moque pas, je trouvais ça drôle que tu dises, ne pas vouloir savoir depuis combien de temps, j’étais ici, et que tu me le demandes une minute après. Je ne voulais pas t’offenser, mais avoue que c’est assez drôle, non ? »

Je tente le tout pour le tout, après tout, j’avais Vostune avec moi dans le pire des cas… Je n’aime pas trop l’utiliser, car je finis toujours en serpillière, et depuis que j’avais rencontré cette chose qui c’était connecté à mon esprit, j’avais assez peur en réalité… Car parfois, j’avais l’impression de l’entendre dans mon esprit, enfin… Je ne sais pas si c’est lui, mais il y a des mots qui rentre, des choses bizarres m’arrive…

Je comprenais un peu mieux ce qu’elle disait, mais c’était assez compliqué de comprendre les jeunes. Je n’avais pas vécu dans la rue, de ce fait, je n’avais pas vraiment de lien avec eux, et c’était compliqué de les comprendre. Je l’observais, elle semblait gentille au fond, enfin je crois…

Je pris mon livre, peut-être que Vostune pourra lui indiquer le chemin vers cet endroit. En le prenant entre mes mains, je pouvais sentir une sensation étrange, comme des fourmillements dans mes doigts. Je n’y prêtais pas une grande attention sur le moment, mais ma vision sembla se brouiller. Secouant légèrement la tête pour chasser ce moment mystérieux, je reporte le livre dans sa direction.

« Ici c’est pauvre et tu ne pourras pas faire grand-chose, si, tu vas en direction du Sud-est, tu trouveras une sorte de grotte et tu trouveras un climat sympathique. »

D’un coup, j’ai un étrange bourdonnement dans mes oreilles, me faisant perdre Vostune qui tomba lourdement sur le sol. Je ne comprenais pas ce qui se passait, j’avais l’impression de devenir folle, comme si l’on observait, comme si l’on me frôlait… Et cela depuis qu’il était apparu ce fameux jour…

Laissant échapper un rire nerveux, je repris le bouquin en chassant la poussière dessus.

« Je suis vraiment maladroit, mon surnom c’est miss poisse… »

Je ne comprenais pas vraiment ce qui m'arrivait, mais la jeune femme aux cheveux verts était sympathique. Elle était plus douce qu'avant, où étais-ce moi qui suis en pleine intoxication comme elle le dit si bien ? Possible, après tout, je ne parviens même plus à réfléchir correctement, j'ai l'impression sans cesse que l'on m'observe et c'est vraiment dérangeant... Voir même angoissant en fait...

« Merci, je crois bien que c'est ça, il m'arrive toujours des trucs bizarres, d'où mon surnom... »

Je la suivais lentement, mais sûrement, jusqu'à ce que nous atteignons enfin l'air pure de la planète. Un soupir de soulagement sortit de ma gorge, en effet, je me sentais bien mieux ! Malgré notre situation de prisonnier, je ne pouvais m'empêcher de voir les choses d'un point de vue positif... La Terre était éprise de la pollution, l'on respirait sans cesse des déchets toxiques, la pollution nous tuait à petit feu, alors qu'ici, nous avions enfin un air pur...

« Est-ce que parfois tu regrettes notre planète ? »

Mon regard se tourna vers la jeune femme, j'osais à peine lui dire que moi pas vraiment, car je me sentais bien ici en réalité... Ma soeur jumelle me manquait bien évidemment, mais je me sentais à place en réalité... C'est, un sentiment étrange en fait, et je ne savais pas vraiment comment l'expliquer, mais je n'avais pas envie de partir, c'est chez moi ici après tout... Il m'a fallu du temps, car en effet, ce n'est pas facile tous les jours, mais je préfère être ici qu'emprisonner sur Terre avec cette pollution et tout ce qui y réside de mauvais. Certes, nous sommes en contact avec la mort, mais ce n'est qu'un détail parmi tant d'autre, nous devons tous crever un jour après tout...

C'était logique que la prisonnière me retourne la question, et pour être honnête, j'ai eu un pincement au coeur lorsqu'elle me raconta ce qui lui manquer, et plus particulièrement ces armes a feu, qu'elle semble personnifier. C'est vraiment adorable...

J'ai eu un léger silence le temps de réfléchir, avoir quelque chose à dire d'aussi sensible, mais pas vraiment en fin de compte...

« Eh bien, ma soeur me manque, mais c'est tout. Et depuis quelque temps, j'ai l'impression d'être attiré par quelque chose, dans tout les cas, c'est triste, mais je n'ai pas envi de rentrer en réalité... »

Laissant échapper un soupir, je ne savais pas vraiment quoi dire de plus, et malgré tout, un rire naquit au fond de ma gorge, comment je pouvais renier mes origines et préférer cette planète lugubre ? Un frisson parcourra mon dos, alors que je m'installais sur le sol dur, à chaque fois que je fermais les yeux, je voyais cette chose... Cette ombre planée sur ma tête, comme une épée qui planait au-dessus de ma tête... Un véritable cauchemar en soi, effrayant, mais en même temps, je n'ai pas peur... Je me sens sereine...

« Tu dois me trouver folle, non ? »

Peut-être que je le devenais, après tout, j'ai sacrifié une vie pour ouvrir cette fichue porte...

Elle se mit à rire devant ma question, et je ne pus m’empêcher de la regarder avec surprise. J’étais donc normal ? Un sourire s’afficha sur mes lèvres, j’étais contente de voir qu'en réalité je n’étais pas si différente des autres personnes, avec simplement ma vision des choses, c’est agréable même.

« Tu es gentille. »

Elle se mit, à s’accroupir, et me parla avec une grande douceur et cela me rassura énormément. Sans oublier, qu’elle m’aida à me relever pour qu’on retourne à la cité. Je devais avouer, que je me sentais mal, et que la tête commençait à me tourner, mais cela aller nous faire plusieurs jours de marche et je ne pouvais pas le permettre à la jeune femme.

« Attends ! J’ai une idée ! »

Je me détache d’elle, pour m’asseoir de nouveau par terre en sortant mon grimoire, l’écriture s’illumine et deviens compréhensible pour que je puisse le lire. C’était vraiment grandiose, mais a chaque utilisation, je pouvais sentir ma force vitale mettre volé, à chaque fois j’ai besoin de quelques jours pour m’en remettre, mais il y a quelque chose qui me pousse à l’utiliser toujours plus pour en découvrir les moindre secret…

Prononçant quelques mots, dans la langue du bouquin, mon âme semblait être aspirée dans les pages alors que je prononce la formule. Mais rien ne se passa, je regarde tout autour de moi et rien…

« C’est étrange, ça devait créer une sorte de créature des neiges pour nous porter… »

Je me relève un peu déçu, puis la regarde gêné par ce qu’il venait de se passer, c’est-à-dire rien… Puis, après quelques secondes, le sol se met à trembler légèrement, que je finis par tomber, la neige se met à bouger pour former une espèce de créature féline, aussi grosse qu’un étalon. Je suis si surprise que j’en reste sans voix… J’avais réussi… Je me relève et la prends par la main avec impatience.

« Aller ! En selle ! »

L’énergie dépensée dans cette invocation était plus conséquente que je ne l’avais imaginé et je luttais pour ne pas fermer les yeux alors que je me tenais fermement à la bête des neiges. Son allure était rapide, ce qui était une bonne chose, car je n’allais pas la garder très longtemps. Ce que nous aurions parcouru en plusieurs jours, ne se passa qu’en quelques heures de voyage.

Une fois à quelques mètres de la porte de la cité, la créature se baisse, nous laisse descendre, je ferme les yeux et elle redevient un tas de neige. Prenant le temps de reprendre ma respiration correctement, je compris que cela allait plus mal que je ne le pensais, mais je devais garder mes moyens pour finir ma journée, ou du moins aller là où je loge pour me reposer un peu.

« Nous voilà à la maison ! »

Je gardais le sourire et continuais à marcher en direction du dôme invisible, lui tenant la main, pour le fun, mais aussi parce que j’avais peur de m’écrouler sous mon propre poids. Je me dirigeais vers la chose qui me servait de maison, mais il ne fallait pas se laisser berner, ce sont des gravats, rien de bien extraordinaire…

« Fais comme chez-toi, ce n’est pas grand-chose, mais c’est ici que je vis. »